David Eun, vice-président des partenariats de contenu chez Google, a voulu rassurer les éditeurs de presse traditionnels à propos de la stratégie du géant dans le secteur des médias. « Non, Google n'a pas l'intention de se transformer en entreprise de médias », a-t-il déclaré lundi lors de la 21e édition de la Bear Stearns Media Conference, réunissant de grands noms des médias américains jusqu'au 12 mars, à Palm Beach. De nombreuses sociétés de médias se sont plaintes ces derniers temps, accusant Google de bâtir sa fortune sur leur dos, en indexant leur contenu pour alimenter son moteur de recherche, par ailleurs extrêmement rentable grâce à la publicité en ligne. David Eun a poursuivi son discours en martelant que les journaux, les magazines, les éditeurs de livres ainsi que les producteurs de cinéma et de télévision ne devaient pas considérer Google comme leur « ennemi ». Au contraire, Google se présente comme un « farouche partisan du droit d'auteur » et se positionne comme partenaire potentiel pour les accompagner dans leur transition vers le Web. David Eun a également rappelé que Google a développé Video Identification, un outil de filtrage vidéo mis en version bêta en octobre dernier. Video Identification crée une empreinte numérique sur les fichiers uploadés (déposés en ligne) sur YouTube, puis les compare à une base de données d'oeuvres protégées par des droits d'auteur. Les propos de David Eun n'ont pas convaincu toute l'assistance, notamment Viacom, l'un des géants des médias américains, qui poursuit actuellement YouTube - et sa maison mère, Google - pour violation massive et intentionnelle du droit d'auteur. Viacom réclame un milliard de dollars à Google pour avoir diffusé sur YouTube 160 000 vidéos sans autorisation. David Eun estime quant à lui que ce procès est infondé et qu'il s'agit d'une « attaque de l'innovation sur Internet ».